Sa population, son économie

Ses anciennes mesures, ses juridictions

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Population

  • En 1470, il existait à Leernes et Wespes, 91 feux

  • En 1617, il y avait 350 communiants.

  • En l'an X de la République française, la population était de 726 habitants.

  • En 1830, la population était de 967 et 180 maisons

  •             1850            "            1.309

  •             1872            "            1.412

  •             1875            "            1.575

  •             1900            "            1.851

  •             1904            "            1.916

  •             1908            "            1.952

  •             1910            "            1.949

Agriculture,Commerce, Industrie

Ancienne verrerie

L'épaisseur de la couche végétale à Leernes, varie de deux à quatorze pouces. On y récolte du froment, du seigle, de l'épeautre, de l'avoine, des féveroles, du trèfle et diverses espèces de légumes. On y trouve des prairies et des pâtu­rages d'assez bonne qualité, ainsi que quelques petites par­celles de terrain destinées à la culture du houblon, des jardins et des vergers bien entretenus. Une bonne partie du territoire est couverte de bois, taillis et futaie ; les taillis, composés de chênes, de coudriers et d'aulnes, sont touffus et de belle venue ; la futaie, qui offre une croissance vigou­reuse, consiste principalement en chênes et hêtres. On rencontre ça et là, de petites parties incultes où le roc est à nu. Il y a 51 chevaux, 20 poulains, 149 bêtes à cornes, 47 veaux, et porcs et 300 moutons.

Depuis 1830, époque à laquelle se rapportent les rensei­gnements qui précèdent, la situation s'est améliorée. Les terres sont bien cultivées aujourd'hui et donnent un rende­ment rémunérateur. Elles valent en moyenne 3.000 francs l'hectare. On récolte surtout le froment, l'orge, l'avoine, le seigle et les betteraves sucrières et fourragères. Depuis quelques années, la transformation des terres labourables en prairies et en pâturages se fait graduellement.

Il existe trois grandes fermes respectivement de 150, 70 et 60 hectares. Il y a environ 160 hectares de vergers et prairies, dont la majeure partie est occupée par de petits cultivateurs qui vont vendre les productions de leur exploi­tation - lait, beurre et oeufs - à Fontaine-l’Évêque, Marchienne-au-Pont et Charleroi.

Vers 1830, il existait à Leernes une carrière de pierres à bâtir, une brasserie, une distillerie, un atelier de maréchal-ferrant, un magasin de bois, un four à chaux et un moulin à farine

La clouterie occupait alors la plupart des habitants de ce village. Aujourd'hui, par suite de l'emploi des machines pour la fabrication des pointes de Paris et des clous de toutes dimensions, les petites clouteries à domicile ont disparu, pour faire place aux grands établissements de Fontaine-l'Évêque. C'est dans ces usines, ainsi que dans les charbonnages et les hauts-fourneaux de la région, que vont travailler les ouvriers de Leernes.

On peut croire toutefois que les conditions économiques ne tarderont pas à s'améliorer en cette localité, la société anonyme des Charbonnages de Fontaine-l'Évêque ayant l'intention d'y établir un puits d'extraction, à la suite des sondages qu'elle y a effectués.

Dans ses recherches historiques sur la seigneurie et la ville de Fontaine-l'Évêque, A.-G. Demanet écrit qu'il est quasi certain que les Colnet, venant de Venise, importèrent l'art de la verrerie en Belgique et que l'existence de cette famille de gentilshommes de verre a été constatée, dès 1467, à Fontaine-l'Évêque et à Leernes.

Or, il résulte d'un acte de déshéritance et d'adhéritance passé le 26 décembre 1450 par-devant les maïeur et échevins de la cour et justice de Leernes et Wespes, que le 18 février 1447, style de Liège, Jean Collinet de Tourp, dit le voirier, avait obtenu en arrentement de Jean le Humel, abbé de Lobbes et de tout le couvent, avec le con­sentement de Baudouin, seigneur de Fontaine, avoué de l'abbaye, à Leerne et Wespes, quatre bonniers de bois ou environ, appelés Sart, à la taille-l'abbé. Cet arrentement fut fait moyennant le paiement annuel, par le dit Jean Collinet et ses successeurs, de quatre livres monnaie coursable en Hainaut, dont les deux tiers revenaient à l'abbaye et le tiers à l'avoué, après déduction, sur cette somme, chaque année, de 15 sols qui devaient être payés au receveur de la fabrique de l'église de Leernes et Wespes. En outre, aux termes de l'acte, Jean Collinet et tous autres masuiers ayant leurs maisons et leurs « cramillions pendants sans maîtres » sur le terrain arrenté, étaient tenus, au présent et au futur, de payer chacun une poule, pour leur feu, à la Noël, au pitancier de l'église de Lobbes; de même que les autres masuiers de Leernes et Wespe. Et pour garantir le paiement de cette rente, Jean Collinet « en at faict contrepant, là sur des voirs, les maisons cy désister et labeur, ou rant et en la manière qu'ils estoient sur la place, au jour de datte de ces présentes lettres ».

Une copie de ce même acte, délivrée le 20 mars 1694, d'après l'original déposé dans le coffre dit ferme, porte au dos la mention « Pour le seigneur de Jonchière, touchant le rendage du four à voiles de Leerne, fait par le Sr prélat de Lobbes et le Seigneur de Fontaine ».

Ce document important constate d'une manière irrécusable, l'existence d'une verrerie à Leernes en 1447, c'est-à-dire 20 ans avant celle dont il est question dans les lettres de sauvegarde accordées par Charles le Hardy, duc de Bourgo­gne, le 8 mars 1467, à maistre Jean Colnet et Colart son fils, voiriers de la voirrerie de Fontaine-l’Évêque.

Leernes est donc en droit de revendiquer l'honneur attribué à Fontaine-l’Évêque, par A. G. Demanet, d'avoir été le berceau de l'industrie verrière dans nos provinces, d'autant plus qu'il semble y avoir identité entre la verrerie de Fontaine et celle de Leernes.

La verrerie de Leernes est encore citée dans l'octroi donné le 6 juillet 1479 par le prince-évêque de Liège, à maistre Colart Colnet, maître principal du four à voirres sous nostre ville de Leernes-lez-Fontaine-l'Evêque.

Sur la carte de Hainaut, gravée en 1616, par Jacques Surhon, de Mons, et comprise dans l'atlas des Pays-Bas de Pétrus Montanus, figure « un four à voille », qui est égale­ment mentionné comme verrerie, au même endroit, dans l'atlas du chevalier de Baurain, pour servir à la campagne de 1664. Cette usine, située à 20 minutes au couchant de la Sambre et à 30 minutes de Landelies, ne peut être que la verrerie de Leernes, et ce doit être par erreur qu'on en a rapporté l'emplacement à Hourpes.

Les Colnet ayant quitté Fontaine et Leernes vers la fin du XVIe siècle ou au commencement du XVIIe siècle, l'in­dustrie de la verrerie cessa dans ces parages.

Cependant, s'il faut en croire M. Habart, il existait, en 1645, dans le bois de Hourpes, à Leernes, non loin du château de la Joncière, une verrerie au nom de de Moreau. M. Habart ajoute que la durée de ce four ne fut que de quelques années et que les déchets qu'il a laissés sur les lieux sont là pour témoigner de son existence.

Il est possible que de Moreau ait remis en activité l'an­cien four à verres des de Colnet, dont l'emplacement semble se rapporter à celui de la verrerie mentionnée par M. Habart, mais s'il en est ainsi, on doit regretter que ce dernier n'ait pas indiqué la source de son information. Ce qui paraît certain d'ailleurs, c'est qu'il n'a pas eu connaissance de l'an­tique usine établie à Leernes, au XVe siècle, par Jean Colnet.

Quoi qu'il en soit, on voit dans un cartulaire-chassereau renouvelé en 1773, des droits seigneuriaux et rentes de l'abbaye de Lobbes, qu'il était dû à celle-ci, 68 saulx (sous) pour la maison et pourpris du four à verre de Leernes, par lesquels il faut entendre, cela n'est pas douteux, l'ancienne verrerie construite sur les quatre bonniers de bois donnés en arrentement en 1447, à Jean Collinet, dit le voirrier.

Anciennes mesures

On évaluait la superficie des terrains par bonniers, journels, quartes, mesures et verges.

Le bonnier contenait 3 journels ou 400 verges de 16 pieds à la verge; le journel contenait 4 quartes ou une mesure et une quarte; la mesure contenait 3 quartes ou 100 verges la quarte contenait 33 verges 1/3.

Les mesures de capacité pour les grains, étaient :

  • le muid, qui valait 6 rasières;

  • la rasière, qui valait 2 vasseaux ou 3 setiers;

  • le vasseau, qui valait 2 quartiers ou 1 1/2 setier ;

  • le quartier, qui valait 4 pintes.

Voies de communication

Le chemin de Fontaine-l’Évêque à Thuin, par l'abbaye d'Aulne, le chemin de fer de Charleroi à Erquelinnes, en tunnel.

Un record du 19 décembre 1462 nous fournit la nomen­clature de tous les chemins, sentiers, ruelles, etc., existant à cette époque. On y voit que les chemins royaux allant d'une ville à l'autre, devaient avoir deux verges de largeur, les « caches des bois et charières » allant au bois, une verge ; les autres charières dans l'intérieur du village, reliant deux chemins, une demi-verge ; les « chevaul­choires » quatre pieds, et les « piedsentes » deux pieds.

Ce record fait mention, entre autres, de la voie allant à la fontaine Saint-Quirin, qui était héritage et aisement aux villages de Leernes et Wespes ; d'une ruelle allant au ruis­seau de Wespes et suffisamment large pour porter deux « buirs » ; d'une ruelle allant au pré à « Unck », lequel Unck était héritage et aisement à la ville, ainsi que la fontaine y située ; et, enfin, de la ruelle de messe, rentrant au chemin des chamals, pour conduire les morts et les mariés à l'église.

Juridictions anciennes

Principauté de Liège, diocèse de Cambrai, décanat de Binche ; collateur, le chapitre de Saint-Ursmer à Binche.

Juridictions actuelles

  • Arrondissement administratif et judiciaire de Charleroi

  • Canton de milice et de justice de paix de Fontaine-l’Évêque.

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