Les Leernois célèbres

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Bienfaisance publique

Les biens des pauvres étaient administrés autrefois par un mambour, conjointement avec le curé. Le mambour, nommé par le curé et les échevins, prêtait serment par-devant ces derniers et fournissait caution. Il devait rendre chaque année, au curé et aux échevins, le compte de ses recettes et de ses dépenses.

Les biens étaient loués aux plus offrants. Les revenus étaient employés conformément aux intentions des fonda­teurs, et, à défaut de dispositions spéciales, ils étaient distribués aux pauvres de la paroisse, d'après un tableau formé par le mambour, à l'intervention du curé. Une partie de ces revenus était distraite de la masse pour servir à l'entretien des malades indigents et pour procurer l'instruction aux enfants pauvres.

Les fonds disponibles et les registres étaient déposés dans un coffre à plusieurs clefs, dont l'une était conservée par le curé.

Divers édits et ordonnances émanant du prince-évêque, réglementaient la mendicité et comminaient des peines sévè­res contre ceux qui les enfreignaient.

Il était défendu aux pauvres étrangers de mendier dans le pays, parce qu'ils détournaient les aumônes dont les indigents liégeois avaient besoin.

Ceux du pays qui étaient en état de travailler pour gagner leur vie, ne pouvaient mendier « à peine d'être saisis et mis en prison au pain et à l'eau pendant six semaines » (art. 14 de l'édit de 1740).

Les indigents ne pouvaient, sous la même peine, mendier hors de leur village, sauf aux abbayes ou cloîtres voisins.

Il était défendu de mendier dans l'église et d'y faire l'aumône.

Les surcéants pouvaient empêcher l'entrée du village aux mendiants et vagabonds étrangers, et les arrêter sans aucune formalité, à condition de les remettre entre les mains du maïeur.

Aucun compte n'ayant été conservé, je n'ai pu me renseigner au sujet des revenus des Pauvres sous l'ancien régime.

En 1830, le bureau de bienfaisance de Leernes, possédait quatre parcelles de terre situées à la Taquennerie et un jardin, au village, contenant ensemble 72 ares 50 centiares. Aujourd'hui, il ne possède plus qu'un verger de 11 ares 70 centiares et un puits public. En 1838, les revenus ordi­naires du bureau de bienfaisance s'élevaient à fr. 952.04, y compris 400 francs provenant de subsides et de collectes. En 1870, ces revenus étaient de 680 francs.

Instruction publique

Comme généralement dans toutes les communes de l'Entre­-Sambre-et-Meuse, l'école de Leernes était tenue par le clerc qui était autorisé à cette fin par le curé.

Toutefois, en 1663, elle était tenue par un chapelain. Il en était de même en 1673, mais le chapelain, André Pouillon, ayant eu des difficultés avec le curé, dut abandonner l'école. Il fut remplacé successivement par trois prêtres choisis et autorisés par le curé, qui leur procura une habitation. Néanmoins, ils se virent bientôt obligés de quitter la com­mune, pour le motif que leurs ressources étaient insuffisantes.

Le curé, n'ayant pas voulu, par la suite, autoriser son clerc à donner l'instruction, il en résulta que les enfants ne purent plus rien apprendre pendant quatre ans. Une plainte ayant été adressée à ce sujet, vers 1687, à l'archevêque de Cambrai par les habitants, le curé fut invité à justifier sa conduite. La solution qui fut donnée à cette affaire n'est pas connue, mais il y a lieu de croire que les requérants obtinrent satisfaction, car en 1701, l'école était tenue par un chapelain.

Plus tard, le clerc fut de nouveau chargé d'instruire les enfants : on voit, en effet, qu'en 1725, le clerc Hubert Alarose tenait l’école chez lui en hiver, d'une manière satisfaisante.

Au commencement du XIXe siècle, il existait à Leernes, près de l'église, un pensionnat où était suivi le programme d'enseignement des collèges de l'époque. D'après le règlement d'ordre intérieur de cette institution, les plus jeunes élèves se couchaient après la prière du soir, vers sept heures, tandis que les « grammairiens et les arithméticiens » assistaient à l'étude jusqu'à neuf heures. On y enseignait le catéchisme et la morale en présence du curé, et l'on habituait les élèves à observer les règles de l'hygiène, tant au point de vue de la propreté que de l'exercice des diverses parties du corps.

En 1838, l'unique école de Leernes était fréquentée par 137 élèves.

Aujourd'hui. il y a deux écoles communales de garçons et deux de filles : une de chaque sorte pour le centre et le hameau de Wespes. Il y a, en outre, une école libre mixte fréquentée par 20 garçons et 34 filles, admis de droit à l’instruction gratuite.

Leernes

Biographie        Hommes célèbres

L'église honore, le 24 août, la mémoire d'un bienheureux nommé Thierry, qui naquit à Leernes en l'an 1007. Le père de Thierry, un noble chevalier, aurait désiré lui voir embrasser la carrière des armes, mais sa mère, qui avait eu une vision quelque temps avant sa naissance, voulut le consacrer au service de Dieu. Dés qu'il eut l'âge de raison, il fut confié à sa sœur Ansoalde, chanoinesse de Maubeuge, qui lui donna les premières leçons.

A 10 ans, il entra à l'abbaye de Lobbes, où il se distingua par son assiduité au travail. A 17 ans, il reçut le premier des ordres majeurs, de Gérard, évêque de Cambrai. A 19 ans, il revêtit l'habit monastique à l'abbaye de Lobbes. Il fut promu au diaconat peu de temps après et chargé de la direction de l'école monastique de Lobbes, par l'abbé Richard de Verdun, qui l'avait en grande estime. Il n'avait pas alors 22 ans. Le 16 juin 1037, avant d'avoir atteint la trentaine, il reçut l'onction sacerdotale des mains de l'évêque de Cambrai.

Après avoir été écolâtre à Lobbes, il dirigea successivement l'éducation des jeunes religieux de Stavelot, de Saint Vanne à Verdun et de Mousson.

Vers 1048, il partit pour Jérusalem, mais par suite de la guerre, il ne put dépasser la Hongrie et il se rendit à Rome, où il rencontra Théoduin, évêque de Liège, qui lui conseilla d'ajourner son projet à des temps meilleurs et de retourner à Lobbes. Il obéit et il revint dans sa patrie en compagnie de l'évêque, qui put apprécier ses qualités.

Un peu plus tard, il fut nommé écolâtre du monastère de Fulda et, deux ans après, abbé de Saint-Hubert, malgré ses hésitations et ses protestations, l'abbé de Florennes, qui se trouvait à Saint-Hubert à cette époque, l'ayant enfin décidé à accepter cette dignité.

Il gouverna ce grand monastère pendant 33 ans et, après une sainte vie, il mourut le 8 des Kalendes de septembre 1087 (25 août 1087) à l'âge de 80 ans.

Le corps du bienheureux Thierry, qui était conservé dans l'église de Saint-Hubert, fut brûlé en 1568 par les Huguenots.

Un autre religieux nommé Olbert, naquit à Leernes. Il commença ses études à l'abbaye de Lobbes. Il fut nommé abbé de Gembloux, par l'évêque de Liège Baldéric, et béni le 21 septembre 1012. Il rétablit la discipline dans son monas­tère en inspirant à ses moines l'amour du travail et de l'étude. Il bâtit une nouvelle église qui fut consacrée le 25 juillet 1022. Sa haute réputation le fit choisir par l'évêque de Liège Wolbodon pour mener à bonne fin la fondation de l'abbaye de Saint-Jacques de Liège, établie par Baldérlic en 1015. Il y fut nommé abbé en 1021. Il gouverna simultanément cette abbaye et celle de Gembloux jusqu'à sa mort qui arriva à Liège le 14 juillet 1048.

Il fut un homme supérieur tant par ses mœurs et sa piété que par sa science.

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