DE 1945 À NOS JOURS

L'APRÈS-GUERRE

Les Allemands partis, Fontaine-l’Évêque continua d'héberger, pendant deux ans, des troupes américaines ; elles étaient logées dans la salle des fêtes de l'Hôtel de Ville et occupaient les Usines Dercq et de la Fontainoise. Elles y réparaient le matériel nécessaire aux troupes pour la suite de la guerre.

Des liens d’amitié se créèrent entre la population et les libérateurs, plusieurs mariages concrétisèrent cette fraternité.

LA VIE COMMUNALE

Dès la capitulation allemande, le Grand Charleroi fut mis en liquidation ; chaque commune reprit son indépendance et retrouva son Conseil communal. La première tâche du pouvoir local fut de remettre la ville en état.

L’occupation avait fait du parc un véritable chantier : les matériaux qui l'encombraient furent enlevés, le parc redessiné et des plantations y furent faites. La voirie, elle aussi, avait fortement souffert d'un manque d'entretien, d'un important charroi, allemand d'abord, américain ensuite. Toutes 1es rues, tour à tour, furent réparées ; en quelques années, le réseau routiers fontainois avait repris belle allure.

Le 11 janvier 1948, après un bal, un incendie se déclara dans la salle de fêtes et la consuma entièrement ; seuls les murs restèrent debout. La reconstruction de cet édifice eut lieu en 1952 ; on en profita pour moderniser, notamment par l'agrandissement de la buvette et la suppression des balcons de côté.

Fontaine-l'eveque, son histoire

La salle des Fêtes aujourd'hui

En 1954, la ville employa les chômeurs pour assainir et niveler le terrain d'épandage d'immondices situé à la rue de la Station ; elle y ouvrit une plaine de jeux par l'installation d'une série de pavillons disséminés dans la verdure. Cette plaine est accessible durant les grandes vacances ; elle reçoit plus de trois cents garçons et filles.

En 1955, les bâtiments vétustes de l'école primaire pour filles de la rue P. Pastur furent abattus et remplacés par un établissement moderne. L’inauguration fut faite en 1957 par le Ministre de l'Instruction publique, Léo Collard, qui donna son nom à l'école.

Les cours ménagers et de coupe, logés également dans le bâtiment, se transformèrent en 1957, sous la direction de Mademoiselle F. Gusbin, en atelier d'apprentissage, en 1963 en École professionnelle et finalement en 1964, en Institut communal pour Jeunes Filles ; il compte aujourd'hui 175 élèves de 13 à 18 ans. L’école primaire Léo Collard a une population de 427 unités.

Toujours en 1955, fut construit dans le parc communal un monument destiné à commémorer le sacrifice des Combattants des Guerres 1914-1918 et 1940-1945. Cet édifice de dix mètres de côté est orné de quatre statues de pierre symbolisant le Combattant, le Prisonnier, le Résistant et le Déporté ; la partie centrale est formée par une fontaine et un jet d’eau. L'illumination du parc met en valeur ce monument dont l'inauguration eut lieu le 19 juin 1955 en présence du général Gierts, représentant le Roi, de Monsieur Lohest, Président national des Anciens Combattants, du Député G. Hoyaux, prisonnier politique et des autorités locales.

Fontaine-l'eveque, son histoire

Le monument aux morts du parc communal
Photo : Yvon Cornet

Le même jour eut lieu une remise de décorations aux résistants fontainois.

En 1955, fut encore célébrée la naissance des Géants locaux : el' pètit Paul, cloutier fontainois et Rita, la hiercheuse. La ville profita de ces festivités pour inaugurer la ligne d’autobus Charleroi-Piéton, établie à sa demande. Après ces naissances, le Svndicat d’Initiative, créé par le Bourgmestre avec la collaboration des commerçants locaux, procéda en 1957 au baptême des deux nouveaux géants : Wauthier Ier, seigneur de Fontaine et son épouse Béatrix. Monsieur Albert Frère en fut le parrain, Madame F. Lambin, la marraine. Un grand cortège folklorique parcourut la ville avec la participation de toutes les corporations communales.

En mai 1958, la ville de Fontaine-l’Évêque inaugura dans le parc communal un pavillon pour les pensionnés et, au Nouveau Philippe, une aubette pour les voyageurs. En 1960, elle acheta un vaste bâtiment situé rue du Château pour y donner des cours d'éducation physique aux élèves des écoles communales ; en 1967, cette salle fut transformée et pourvue de douches.

La procession au reposoir du château Bastin

En mai 1960, le parc communal s'orna d'une statue de cuivre due au sculpteur Ghysels et représentant « La Mère et l'Enfant »; cette Oeuvre qui fut exposée à l'exposition de Bruxelles de 1958, reste la propriété du Ministère de l'Éducation nationale et de la Culture.

Les 25 et 26 juin 1960 furent célébrées les « Journées Louis Delattre » à l'occasion du 90e anniversaire de cet écrivain local ; la ville fit édifier sur la place Frère Orban, une fontaine en l'honneur du disparu ; une plaque commémorative fut scellée sur la façade de sa maison natale, dans la grand-rue. Des discours furent prononcés par Monsieur le Bourgmestre et par Monsieur Marcel Thiry, de l'Académie royale de Langue et de Littérature françaises. Une exposition de souvenirs de l’écrivain fut ouverte par la veuve de ce grand Fontainois.

Photos : Jean Madoë

En 1961 et 1962, la ville modernisa son éclairage public par l'installation de tubes au néon, dans toutes les rues de la cité. En 1962, fut acquise la propriété de Monsieur Marcq situe au Quartier Latin (Nouveau Philippe) ; elle fut transformée en Maison communale de la Jeunesse. En 1964, en vue d'améliorer la distribution d'eau potable aux habitants, un château d'eau fut élevé au pied de la Côte du Berger.

Le centre de la ville étant construit sur la Babelonne, régulièrement les inondations endommageaient les bâtiments de la grand-rue et causaient de grands préjudices à ses habitants. En 1965, l'administration communale apporta une solution à ce problème qui durait depuis des siècles. Elle fit voûter la Babelonne dans son parcours à travers le parc du Château afin d’empêcher son obstruction par des corps étrangers. De plus, elle diminua le nombre de mètres cubes s'engouffrant sous la grand-rue par temps d'orage, par la création d'un égout reprenant les eaux de pluie des rues J. Despy et de la Bouverie et les conduisant directement dans le domaine du Château. Enfin, la ville de Fontaine-l’Évêque s'attacha à mettre en valeur le patrimoine historique par la restauration de son château datant du XIIIe siècle ; l'inauguration de celui-ci en hôtel de ville et en musée aura lieu en 1968.

En cette même année 1968, sera célébré le XIe Centenaire officiel de la ville ; de nombreuses festivités s'y dérouleront et notamment le jumelage de la cité avec la ville française de Lillers dans le Pas-de-Calais.

LA VIE ÉCONOMIQUE

La seule carrière encore en exploitation allait connaître, après la 1ibération, un important développement grâce à la compétence de ses propriétaires, les frères Stenuick. En 1950, M. André Stenuick mit au point une foreuse à grande profondeur dont le brevet réside principalement en ce que le marteau pneumatique dont elle est équipée, pénètre dans le trou. Ce système qui est, à l'heure actuelle, universellement connu, révolutionna la technique du forage des tirs. L'ancien atelier de la carrière pour la réparation et l'entretien de l'outillage étendit ainsi son activité à la fabrication de foreuses à grande profondeur pour les carrières, mines, tunnels, barrages. De nouveaux ateliers furent construits le long de l'avenue des Déportés et l’entreprise est, aujourd'hui, en plein essor.

Dans toutes les parties du monde, des milliers de clients utilisent le matériel Stenuick à leur entière satisfaction.

En clouteries, une grande transformation allait également s’opérer. Dans l'entre-deux-guerres s'était créé un comptoir de vente unique groupant, au début, toutes les usines de l'Europe occidentale et, ensuite, les usines belges exclusivement. La fin du deuxième conflit mondial vit la dissolution du comptoir de vente. Livrées à elles mêmes et fortement concurrencées, les clouteries fontainoises étaient arrivées à un taux de production fort bas. Heureusement, en 1953, « La Fontainoise » et les « Usines Dercq » furent absorbées par les « Forges de la Providence » à Marchienne-au-Pont et formèrent la division « tréfilerie ». A l'époque de leur reprise, ces usines étaient dans une situation inquiétante ; trois ans après l'absorption, leur production avait plus que doublé : « La Fontainoise » produit le fil, les « Usines Dercq » le transforment. Cette division tréfilerie des « Forges de la Providence » présentait en 1956, un programme complet de fabrication et occupait plus de 500 ouvriers. L’ensemble a été agrandi, modernisé et complété par une usine de fil dur ; il fabrique les pointes et clous en tous genres, les ronces artificielles et crampons, clous de chaussures, treillis, fils clairs, recuits, galvanisés ; fils durs pour câbles et pour bétons...

En 1967, les « Forges de la Providence » ont elles-mêmes fusionné avec Cockerill-Ougrée, agrandissant encore le complexe industriel. L'usine Baudoux, lors de la dissolution du comptoir de vente, créa sa propre organisation commerciale axée principalement sur la grande exportation : 90 % de sa production totale est exportée vers tous les marchés mondiaux qui en reconnaissent la qualité. Elle transforme le fil machine en clair, recuit ou traité ; sa gamme de pointes est complète et comprend notamment les pointes à tête plate unie, à tête plate fraisée quadrillée, à tête ronde, à tête bombée, sans tête, à tête enfoncée, à tête large...

Quant aux « Visseries et Tréfileries Réunies » (anciennement Sambre-Escaut) dont le siège social se trouve aujourd'hui à Machelen (Haren), elles produisent des articles de visserie, occupent une bonne centaine d'ouvriers et une dizaine d’employés. La clouterie Otlet a émigré à Gentbrugge et sa division de Fontaine-l'Évêque n'occupe plus que quelques ouvriers.

L'extraction de la houille connut un destin spécial entre les années qui suivirent la libération du territoire et la période actuelle.

De 1946 au l5 mars 1964, elle jouit d'une réelle activité ; la production pendant ces années fut, plus ou moins, de 4.537.100 tonnes soit 5.210.000 mètres cubes.

Le nombre maximum d’ouvriers de cette période fut atteint en 1946 : en surface, 448 dont 407 belges, 29 étrangers et 12 prisonniers de guerre allemands ; au fond, 1128 dont 437 belges, 423 italiens et 268 prisonniers de guerre allemands, soit un total de l576 ouvriers.

Des citoyens de nationalités différentes furent employés aux charbonnages de Fontaine-l'Évêque auxquels il faut naturellement ajouter les ouvriers belges. Ces nations étaient : la République fédérale allemande, la France, l’Italie , l’Algérie, l'Espagne, la Grèce, la Hongrie, le Maroc, les pays baltes, la Pologne, la Tchécoslovaquie, la Turquie, l'U. R. S. S., la Yougoslavie, l’Amérique et enfin quelques apatrides.

Les bâtiments des A.M.S. qui occupent sur notre territoire 3500 mètres carrés semblaient partis pour une longue période d’activité lorsque le l5 mars 1964, pour des raisons économiques fort complexes, la fermeture fut définitivement ordonnée. Le personnel fut « recasé » ailleurs et la ville de Fontaine-l’Évêque perdit ainsi un revenu annuel (taxes sur les moteurs, sur le personnel occupé et impôt foncier) qui dépassait largement le million de francs.

Aujourd'hui, une expérience-pilote qui consiste à capter le grisou et le revendre aux sociétés de distribution de gaz est en cours au « Pétria ». Les bâtiments, bien qu'inoccupés, sont toujours la propriété de la société et les Fontainois gardent l’espoir que, dans les années à venir, la division de Monceau pourra s'étendre sur notre ville et rendre vie à ce quartier ouvrier.

Le carrefour du Nouveau-Philippe
Photo : Jean Madoë

ASPECT SYNTHÉTIQUE DE LA VILLE ACTUELLE

DONNÉES GÉOGRAPHIQUES

Située à la limite du Pays Noir, du Centre et de la Thudinie, Fontaine-l'Évêque, avec une superficie de 1.144 hectares et une altitude de plus ou moins 100 mètres, est bâtie sur un terrain houiller faisant partie du vaste bassin franco-belgo-allemand. Par là, elle a participé depuis près de l50 ans, à l'industrialisation du pays. La commune est bornée au Nord par Forchies-la-Marche, au Nord-Est par Souvret, à l'Est par Goutroux, au Sud-Est par Landelies, au Sud par Leernes et à l’Ouest par Anderlues. Notons que Piéton et Monceau qui n'ont pas de frontière avec Fontaine, se trouvent cependant à quelques centaines de mètre de la limite de celle-ci. Fontaine-l’Évêque est arrosée par l'Ernelle, venant de Forchies ; cette rivière descend en direction Nord-Sud jusqu'à la voie ferrée Fontaine-Piéton; de là, elle prend la direction Ouest-Est, traverse le domaine du château et se dirige vers Goutroux; sa longueur sur notre territoire est de 4150 mètres. Les affluents de l’Ernelle sur notre territoire sont :

  • le ruisseau de la Charbonnière qui longe le bois du même nom ;
  • le ruisseau du bois qui s'échappe de celui-ci et rejoint l'Ernelle avant Goutroux ;
  • les ruisseaux de Blanche Maison et de Belle Fontaine qui se réunissent avant d'atteindre l'Ernelle ;
  • la Babelonne qui prend sa source sous le terril numéro 1, traverse la Queue du Vivier, le vieux cimetière (ce qui lui a valu le surnom de « ruisseau à la tête de mort »), s'engouffre dans l'égout de la rue d'Assaut, passe sous la Grand-rue, traverse le domaine du château et rejoint l'Ernelle à la sortie de ce domaine, face à l’avenue des Déportés ;
  • le ruisseau de Beaulieusart, qui à son début, fait la limite entre Fontaine et Leernes, passe au Paradis, traverse la route de Charleroi et rejoint l'Ernelle.

Trois sources importantes alimentent Fontaine en eau potable : le captage de la côte du Berger et celui de la Belle Fontaine exclusivement réservés aux habitants de la ville ; la troisième source, celle de l'Ermitage a été captée et refoulée dans un château d’eau situé à la limite de Fontaine et d’Anderlues ; elle fournit de l'eau aux communes de Fontaine, Leernes, Landelies, Goutroux et Monceau, groupées en Intercommunale.

Bien que située en zone industrielle, notre ville profite d'une saine atmosphère. La prédominance des vents d'Ouest nous apporte un air pur venant des campagnes de Lobbes et d’Anderlues ; lorsque le vent est à l’Est , le bois de la Charbonnière, prolongé par celui de Monceau, forme un , écran protecteur qui filtre l'air et nous protège des poussières du Pays Noir.

LES VOIES DE COMMUNICATION

Réseau routier externe

Le réseau routier donne accès vers toutes les communes périphériques : vers Anderlues dans un sens, vers Goutroux, Landelies dans l’autre par la route de Charleroi à Mons (route nationale 22) ; vers Forchies, Souvret, Courcelles par la route provinciale qui part du Pétria, passe par la rue des Houillères, rue J. Despy, rue de la Bouverie et rue de Forchies ; vers Goutroux par la rue de Roux et le Cavalier ; vers Piéton par la rue du Repos et la rue de Piéton ; vers Leernes et Landelies par la rue L. De1attre et la rue de Leernes.

Signalons encore la rue Blanche Maison qui conduit à Anderlues, plus spécialement au hameau de Lalue et la rue Roton qui conduit également à Anderlues, au lieu-dit Calvaire. Enfin, partant de Joli-Bois, un chemin se dirige vers Mouligneau, hameau de Forchies-la-Marche.

Réseau routier interne

Les rues de la ville et les chemins des hameaux sont en bon état, la plupart d'entre eux sont pourvus d'égouts ; tous sont équipés d'un éclairage électrique moderne. Malheureusement, la voirie de la ville ancienne est fort étroite et pose des problèmes de circulation ; les remèdes à y apporter sont fort onéreux. Le problème du parking pourrait être facilement résolu si les automobilistes s’arrêtaient sur les places de l'Esplanade, du Marché, du Préau , du Chauffour Francis au lieu de garer leur véhicule dans l'axe principal allant du Nouveau Philippe à la Queue du Vivier par la Grand-rue et la rue J. Despy.

Réseau ferroviaire

La ligne 112 de la S. NC. B. permet l'accès vers le Pays Noir et 1e Centre ; elle donne de plus communication pour Bruxelles par la gare de Marchienne-au-Pont. Il faut regretter la grande diminution de trains de voyageurs sur cette ligne, diminution qui en limite fortement l'utilité. Le réseau des vicinaux est heureusement plus étoffé : en plus des lignes 90 (Charleroi-Fontaine-Binche-Mons), 30 (Charleroi-Fontaine-La Louvière) et 92 (Charleroi-Fontaine-Anderlues-Thuin), un vicinal relie Fontaine à Trazegnies par Forchies et Souvret (1igne 79).

Depuis quelques années, un autobus effectue le trajet Piéton-Fontaine-Montigny-le-Tilleul, Mont-surMarchienne-Charleroi (ligne 173).

LA POPULATION

Au 1er janvier 1967, la population était de 9.339 habitants dont 4.646 hommes et 4.693 femmes.

Le nombre de citoyens belges s'élevait à 6.747 unités ; celui des étrangers à 2.592 ; ce dernier se répartissait comme suit :

  • Italiens : 2.043
  • Polonais : 164
  • Français : 122
  • Grecs : 56
  • Hongrois : 33
  • Espagnols : 31
  • Allemands : 22
  • Turcs : 19
  • Marocains : 16
  • Suisses : 10
  • Britanniques : 9
  • Lithuaniens : 9
  • Yougoslaves : 9
  • Russes : 8
  • Américains : 6
  • Hollandais : 6
  • Albanais : 4
  • Congolais : 2
  • Lettons : 2
  • Tchécoslovaques : 2
  • Portugais : 1
  • Apatrides 18

Approximativement 30 % de la population exercent une profession : parmi les travailleurs, on évalue les emplois dans l'industrie à 70 %, dans l'agriculture à 5 % ; le commerce, le transport, le bâtiment et les services publics se partagent les 25 % restants.

LE LOGEMENT

Le nombre d'habitations en 1967 était de plus de trois mille.

Trois espèces d'habitats s'y retrouvent :

l'habitat rural

Il se situe principalement dans les hameaux ; il est généralement constitué de bâtiments en pierres calcaires ; certains sont chaulés ; c'est souvent le cas des fermes ;

l’habitat industriel

Il est établi à l’extérieur des anciennes fortifications de la ville ; maisons modestes avec un seul étage, elles sont les plus nombreuses ; parfois on les retrouve sous forme de corons ; elles sont généralement construites en briques et les plus anciennes ne sont rien moins que des taudis ;

l'habitat urbain

Il  est spécialement situé à l'intérieur de l'ancienne ville mais actuellement des poussées se produisent çà et là, notamment le long des rues de Leernes, de Beaulieusart d'une part ; de l'axe routier Charleroi-Mons d'autre part. Ce sont des maisons dites bourgeoises possédant souvent  deux étages ; certaines ont des fonctions commerciales ou administratives.

L’âge des bâtiments est souvent fort avancé ; la plupart d’entre eux ont été construits avant 1920 ; nombreux sont ceux qui ne possèdent pas encore de salle de bain. Heureusement, la société locale « Le Foyer Fontainois a pu obtenir des crédits de la Société nationale du Logement pour l'érection de cités modernes ; quatre d'entre elles existent groupant 400 logements : la Cite des Résistants, créée en 1949 ; la Cité Vilez, créée en 1949 ; la Cité de Brouckère, créée en 1953 et enfin la Cité des Oiseaux, qui date de 1953.

Cette dernière possède deux buildings de dix étages, fournissant aux locataires des appartements pourvus d'un équipement moderne. Petit à petit, la ville tend à devenir une zone résidentielle à l'abri des fumées et des poussières du Pays Noir.

L'ENSEIGNEMENT

Le réseau d'établissements scolaires prend une grande importance à Fontaine-l'Évêque. Près de 3.000 élèves fréquentent journellement les écoles locales; le corps professoral se compose d'environ 250 enseignants. Les bâtiments sont généralement spacieux et confortables ; l’augmentation du nombre d'élèves a toutefois nécessité, dans certaines écoles, l'érection de pavillons préfabriqués.

La ville possède cinq écoles gardiennes : au boulevard du Nord, rue P. Pastur, Croix-Favresse, Beaulieusart, Cité des Oiseaux ; une école primaire pour garçons au boulevard du Nord, une école primaire filles rue P. Pastur, des classes mixtes sur les Gaulx et à la Cité des Oiseaux. Elle dirige encore une école industrielle et commerciale et un institut communal pour jeunes filles (cours du jour et cours du soir).

L'Etat gère deux écoles moyennes : une pour garçons, située rue Despy et une pour filles, sise boulevard du Midi.

L’enseignement libre possède au centre de la ville, une école gardienne, primaire et secondaire pour filles, une école gardienne et primaire pour garçons, rue J. Despy et un institut technique pour jeunes gens au boulevard du Midi.

LES SERVICES PUBLICS

Les services de l’Etat comprennent un tribunal de Justice de Paix, un Conseil de Prud'Homme, un bureau d'Enregistrement et des Domaines, un bureau des Accises, un bureau des Postes, une centrale téléphonique.

Les services administratifs de lu commune sont installés à l'Hôtel de Ville, à l'exception de la Commission d'Assistance Publique et de la Police qui sont établis au rez-de-chaussée du Palais de Justice. La ville dispose en plus d'un hôpital civil, d'une cité pour vieillards indigents, d'un pavillon de délassement pour pensionnés, d'une Maison de la Jeunesse, d'une bibliothèque, d'une plaine de jeux, d'une salle de gymnastique, d'une salle des fêtes, d'un cimetière avec une morgue et enfin du château de Fontaine qui deviendra prochainement hôtel de ville.

Deux œuvres nationales ont également une section installée elans les locaux communaux : l'Oeuvre Nationale de l'Enfance et la Croix-Rouge. La Ligue des Donneurs de Sang et la Croix-Rouge procèdent encore aux collectes de sang dans les bâtiments de la ville.

Les habitants de Fontaine-l’Évêque dsposent des services suivants : eau, gaz, électricité, téléphone, télégraphe, postes, collecte des immondices, égouttage, lutte contre l'incendie, protection civile.

LES SERVICES DE SANTÉ

La ville possède six médecins, cinq pharmaciens, trois dentistes, plus quelques infirmières et accoucheuses. L'hôpital civil dispose de quarante lits et d'un service de consultations.

Un centre privé de médecine spécialisée est installé depuis peu, rue des Combattants ; un home privé pour vieillards existe à la rue de Forchies et une maison pour enfants abandonnés au Bois de Sapins.

La Cité Chavée, constituée de 36 petites maisoms, offre l'hospitalité aux plus déshérités des Fontainois.

L'INDUSTRIE

La principale industrie reste celle des métaux ; toutefois, quelques autres métiers continuent à vivre ou même se sont nouvellement installés chez nous.

Pour le travail des métaux, le personnel se compose :

  •  La Providence "Usine A" et "Usine B" : 533 personnes
  •  Visseries et Tréfileries Réunies : 117 personnes
  •  Clouteries Baudoux : 102 personnes
  •  Arbed (Otlet) : 26 personnes
  •  Chaudronnerie Duro : 15 personnes
  •  Etablissements Honor : 25 personnes.

Pour l'extraction de la pierre, "Les Carrières Sténuick Frères" subsistent seules; elles se sont annexé un atelier de fabrication de perforatr ices destinées à l’abattage en masse des roches ; personnel occupé : 146 personnes.

 Une nouvelle entreprise "Surschiste" s'est installée dans les locaux du charbonnage n° 2 et fabrique des briques avec les schistes des terrils; elle occupe un personnel de 87 unités.

 La S. A. L’Heureux-Berger exploite une fabrique de cartonnage et d'étuis en métal et en carton ; elle occupe 55 ouvriers.

 La S. A. des Produits Chimiques qui se spécialise de plus en plus dans la fabrication de couleurs, emploie 23 personnes.

A cela, il faut ajouter environ 200 artisans aux activités les plus variées : ateliers de réparation, mécaniciens, p1ombiers, zingueurs, poêliers, menuiseries mécaniques et vente de bois, garagistes, maçons, chiffonniers.

LE COMMERCE LOCAL

Il faut le scinder en entreprises familiales et établissements occupant du personnel. Il domine particulièrement au centre de la ville : il est des plus divers.

Parmi les entreprises familiales, citons l'épicerie, la fromagerie, la boucherie, la boulangerie, la bonneterie, la chemiserie, la vente et la fabrication de vêtements, les débits de boissons et de tabac, la petite et la grosse quincaillerie, la vente de produits pétroliers, l'ameublement, la coiffure, la parfumerie, la maroquinerie, l'horlogerie, la bijouterie, les artides de luxe, la librairie-papeterie, la chapellerie, la vente de chaussures.

Parmi les entreprises à rayons multiples occupant du personnel, signalons les firmes Nopri, Mestdagh, Uniprix, Coop, ainsi qu'une agence de 1a Société Générale de Belgique et une de la Banque de Bruxelles.

Une association des commerçants fontainois s'efforce de valoriser le commerce local ; elle participe à tout ce qui peut développer le patrimoine folklorique de la ville et apporte son aide à bien des sociétés de chez nous.

L'AGRICULTURE

Avec 6 l’hectares consacrés à l’agriculture, sur un total de 14 hectares, Fontaine-l’Évêque conserve une richesse agricole importante. Cinquante fermes se répartissent comme suit : 23 de moins de dix hectares, 16 de dix à vingt hectares, 7 de vingt à trente hectares et 4 de plus de trente hectares.

Trois cent trente hectares de prairies sont disséminés sur le territoire; l'emploi des clôtures avec fils de fer se généralise de plus en plus, parfois même avec fils électriques.

Deux cent quatre-vingt-cinq hectares sont consacrés aux céréales, légumineuses, pommes de terre, fourrages et betteraves.

Le cheptel 1967 se composait de : 966 bovidés, 541 porcs, 144 moutons, 44 chevaux, 1 chèvre ainsi qu'une basse-cour de 2.127 unités.

Le matériel agricole comprend : 31 tracteurs, 25 distributeurs, 24 machines à traire, 23 charrues à tracteur, 21 faucheuses, 20 semoirs de précision, 11 épandeurs de fumier, 5 moissonneuses-lieuses, 4 appareils de pulvérisation, 2 motoculteurs.

Fontaine-l'Évêque, malgré sa qualité de cité industrielle, peut se suffire à elle-même dans la production du lait. Les prairies forment une auréole au tour de la ville proprement dite ; elles sont parfois prolongées par des bois situés à la limite de notre territoire ; tels les bois de la Charbonnière, de l'Hougaerde, de Sapins.

LOISIRS ET DIVERTISSEMENTS

Malgré la disparition, depuis la guerre, de nombreuses sociétés locales, un certain nombre de loisirs et de divertissements sont encore offerts à la population.

Pour les jeunes, existent : pendant les grandes vacances, une plaine de jeux sérieusement équipée ; durant toute l'année, une Maison communale de la ]eunesse et des Loisirs ainsi qu'une salle de gymnastique. A cela, il faut ajouter des sociétés sportives : football, basket, pelote, tennis, ping-pong, billard. Dans le domaine artistique, ne restent que l'Accordéonist'Club Fontainois et le Cerde dramatique socialiste. Quatre sociétés carnavalesques, trois de gilles et une de chinels, forment le folklore fontainois (dans lequel il y a lieu de signaler les quatre géants locaux dont la garde d'honneur est assurée par les enfants des écoles communales et libres). Enfin, une salle des fêtes, trois cinémas et quelques salles de danse donnent à la population des loisirs commercialisés.